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Hommage aux femmes kinoises par le bais des médias

Bibliothèque Nationale du Congo

Gombe - Kinshasa

8-22 mars 2023                                                                     Vernissage: 8 mars, 10 h.

Les histoires qui montrent cette exhibition glissent entre le physique et l'incorporel. Nous faisons la connaissance de sept citoyennes de Léopoldville, puis de Kinshasa, qui ont été actives dans la vie politique, culturelle et sociale à partir des années 1950. Ce sont des pionnières audacieuses qui se sont lancées dans des domaines professionnels réservés aux hommes : Sophie M. Nkanza, la première sociologue diplômée de l'Université de Genève, femme politique et fonctionnaire des Nations unies ; la grande chanteuse M'pongo Love ; Pauline Lisanga, la première journaliste congolaise et présentatrice à la RCBA, la Radio Congo Belge pour Africains, Mama Kazaku (Marie-Louise Mombila Ngelebeya) et Mama Angebi (Marie-Josée Angebi Engea), pionnières de la chronique de la musique populaire à la radio et à la télévision congolaises, bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, première femme africaine à être béatifiée ; la poétesse Clémentine Faik-Nzuji et la première femme à avoir obtenu un permis de conduire, Victorine Njoli.

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African Photographer Initiatives et Obosani biso ? sont liés par leur passion pour le travail avec les archives photographiques et se sont associés pour cette exposition. C'est un projet qui, en ce qui concerne le matériel d'exposition, est marqué par les difficultés de notre époque. L'objectif de cette initiative était clair : montrer en images des femmes que l'on qualifierait aujourd'hui d'"influencers". Mais il est très vite apparu, après des recherches approfondies, ce que nous avions pressenti, à savoir qu'il était difficile de trouver des photographies et des objets originaux. Et ce, pour des raisons que l'on retrouve partout dans le monde, mais peut-être de manière exacerbée sur le continent africain : Le climat met les objets à rude épreuve, il y a des querelles et des malentendus dans les familles sur la question de savoir à qui appartiennent les objets et ce qui peut ou ne peut pas être montré, à cela s'ajoute le manque ou l'absence d'intérêt de l'État, sans oublier les "nettoyages documentaires", que ce soit à la suite de pillages ou d'actes politiques délibérés.

Même s'il existe peu de matériel tangible et physique sur ces premières influencers, nous pouvons puiser dans une documentation virtuelle enfouie dans le monde incommensurable d'Internet, ces archives virtuelles qui s'étendent à une vitesse incroyable. Comme au firmament, où nous percevons dans la nuit des étoiles mortes en tant qu'objets mais dont la lumière est encore en route vers nous, la lumière de photographies autrefois tenues en main et rassemblées dans des albums, qui n'existent plus depuis longtemps sous leur forme matérielle, nous apparaît sur nos écrans. Dans le cyberespace, oui, là, sont les images de nos héroïnes. C'est là qu'elles ont été chargées, téléchargées, partagées et "likées" sur Facebook, multipliées sur les blogs, accompagnées de légendes et de commentaires.

Mais d'où jaillit la source de la longue course des images qui, une fois chargées, ont été partagées des centaines de fois et ont continué à voyager dans une multitude d’environnements ? S'agit-il encore d'une exposition de photos? Les questions d'authenticité se posent sous une forme toute nouvelle, notamment dans le contexte de l'évolution rapide des mondes parallèles créés par les intelligences artificielles.

 

Commissaire: Rosario Mazuela

 

Support a la Bibliothèque Nationale de Congo : Mireille Luboya et Nicole Engendjo

Photos (Victorine Njoli. Sophie Kanza, Pauline Lisanga et Pongo Love)

 

Presse: ActualiteCD

 

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